VIK MUNIZ | Les Mandalas des Favelas
Vik Muniz (né en 1961 à Sao Paulo, Brésil) vit et travaille à Brooklyn, USA.
L'artiste plasticien et photographe reprenant une longue lignée d'artistes travaillant depuis les rejets de la société de consommation de masse recréer à l'instar du pop art à partir d'objets banals, trouvés, détritus ou matières diverses (sucre, chocolat, etc.) de grandes icones populaires de l'art ou des médias.
Les répliques de Vik Muniz ne respectent jamais dans le détail les référents, seules les grandes lignes de l'œuvre originale sont reproduites. Dans les détails, c'est un chaos tridimensionnel de matières variées, en passant de pièces de puzzle à des matières organiques.
L'héritage du dadaïsme, des « merz »@ de Kurt Schwitters ou encore la filiation à Marcel Duchamp, pour les collages et les décalages discursifs est évident. D'autant plus qu'il y a dans la démarche de Vik Muniz une volonté critique très forte. De même ce recyclage de matières fait bien entendu penser à Rauschenberg avec la même volonté d'enracinement sociologique.
Cependant Vik Muniz va plus loin puisque toutes ces œuvres sont promises à la destruction et ne garderont pour trace qu'une prise de vue photographique. Ultime reproduction dans un circuit de recyclage qui met en abime la question de l'image vernaculaire, de la matière brute ou manufacturée et de la mémoire collective.
La démarche de Vik Muniz est d’autant plus radicale que chacune des ses productions exige souvent un travail colossal. Il a ainsi demandé à des personnes vivant du ramassage d’ordures dans la plus grande décharge du monde : Jardim Gramacho, près de Rio, de réaliser des reproductions d'œuvres de David, Goya ou Michel-Ange. Le travail accompli tout fut détruit après la fixation sur pellicule du travail réalisé.
Les tirages photographiques ont néanmoins été ensuite vendus chez Sotheby’s, ce qui a permis à la communauté de récupérer de la vente 250 000 $.
Les œuvres qui ont propulsé Vik Muniz sur la scène internationale de l'art contemporain :
Pictures of Chocolate, 1997.
Pictures of Junk, 2006.
Le travail de Vik Muniz procède donc un peu à la manière d’un Mandala. Un support de « méditation » en trois dimensions fruit d’un long travail fastidieux et minutieux, promis à la « destruction » ou plutôt au retour dans le flux sans fin des signes, de la matière, de l’impermanence de toute chose.
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