Ragnar Kjartansson fait du Palais Tokyo un mausolé de la banalité.
Ragnar Kjartansson a installé au Palais de Tokyo un parcours onirique, mystérieux et plutôt ironique sur la platitude des modes de vie occidentaux.
Une illustration de la fameuse formule de Shakespeare:
"All the world's a stage, And all the men and women merely players; They have their exits and their entrances, And one man in his time plays many parts..." As You Like It, acte II, scène 7.L'on voit dans ce cheminement qui mime celui d'une vie la recherche de ce qui pourrait magnifier la vie. Mais ici l'obscurité du lieu d'exposition, les espaces vides entre les installations solitaires et les deux acteurs qui déambulent à horaires réguliers pour se rencontrer sur une placette de pacotille scandent plutôt l'isolement, la déréliction, l'absence de transcendance si ce n'est l'espoir banal d'une passion amoureuses.
Passion amoureuses qui se déclinent dans différents tableaux d'un quotidien stéréotypé et asphyxiant. Finalement le plus marquant dans ce parcours est le lieu lui même et la façon dont il est utilisé. Les grands poteaux de béton et le dépouillement des artifices décoratifs font comme un temple funéraire au récit de la banalité des vies et de leurs rêves tous aussi médiocres.
"Sometimes you need to add a little theatre to life and vice versa", Ragnar Kjartansson.
A voir au Palais de Tokyo